Lettre à Elisa n° 2

Publié le par aliboron.over-blog.com

 

 

LE COURRIER DES LECTEURS

 

"LES BOUFFONS DE LA BOUFFE"

(CLIC!)

vient à peine de sortir en librairie, que je commence à avoir des lettres et des messages de nos lecteurs.

Ne jugeant pas utile de les garder pour moi tout seul, j'ai décidé de créer, histoire de remplir mon blog, une rubrique ad hoc.

 

Suite à sa première lettre,

(CLIC!)

et à ma cinglante réplique, j'ai reçu ce matin une autre adorable lettre, de la même Madame, toujours sans adresse d'expéditeur.

 

"Monsieur Juan,

 

Je tiens à vous dire, outre que j'ai trouvé votre réponse extrêmement sévère à mon égard, toute mon admiration pour votre écriture, d'un classicisme exemplaire, à laquelle il ne manque que les pleins et déliés pour la croire de l'avant-dernier siècle. Oui, je dois vous le dire, et je vous le dis.

 

Je trouve qu'il est dommage d'avoir prêté votre si belle plume à cet ouvrage honteux, vous méritez mieux. Chacune de ses pages fourmille de mots crus et de termes argotiques de bas étage, qui auraient davantage leur place dans une chanson de salle de garde que dans un ouvrage qui se veut tant soit peu culinaire.

 

Les propos salaces et les allusions lascives que j'y découvre me laissent à penser que vous êtes tous les trois plus ou moins obsédés. A moins que ce soit tout simplement de la provocation pour faire vendre, dans lequel cas, vous êtes coupable à double titre.

 

Lorsque je découvre, page 206 "Soupe coquine aux courgettes", mijotée par Martine, (dont la recette m'indiffère), et surtout la salve de commentaires qu'elle déclenche, je me dis que votre livre ne pourra trouver preneur que chez des primaires à peine dotés d'un cerveau reptilien.

 

Quant à "Insolite de sot-l'y-laisse", page 150, signé de vous-même, il ne vaut pas mieux : dès le départ, la description anatomique de ces morceaux de volaille est prétexte, chez vos collègues à une farandole de lubricités qui ferait rougir un régiment de cosaques.

 

Que dire encore du "Jambalaya cajun", page 125, dont Joseph a la paternité. Les effets néfastes de ses composants, du piment de Cayenne au Tabasco, sans oublier l'ail et autres oignons sont étalés et analysés au menu détail par Martine et vous. De quoi décourager les plus aventuriers parmi vos lecteurs, si lecteurs il y en a, de tenter le Jambalaya...!

 

Et ce déluge de mauvaise foi, de mots tordus et d'ignobles propos que sans pitié vous vous assenez, ne me faites pas croire que c'est du faux, un jeu de rôle. Ca sent trop le vrai.

 

Sans parler des vignettes débiles, sinon osées qui parsèment vos pages, avec des bulles dont le contenu est du même acabit. Les illustrateurs, qui, sans être des Gustave Doré, m'ont paru avoir quelque talent, ne vous ont pas épargné, en tout cas!

 

Tout ceci m'amène à vous réitérer mon refus absolu de m'inscrire parmi vos rares lecteurs. C'est une décision sans appel.

 

Courtoisement vôtre

 

Elisa Stern de la Minaudière"

 

 

(Quand je vous le disais, qu'elle viendrait espionner ma Caverne... Je salive déjà de plaisir, tel un Chihuahua devant une côte de bœuf, rien que de penser à tout ce que je vais lui infliger comme outrages verbaux, à cette pimbêche. Moteur. Action !"

*  *  *

Lettre à Elisa n° 2

 

Bonjour, la Madame SDF.

 

Je ne saurai jamais comment vous remercier de cette deuxième attaque, qui fournit à ma plume plus de riches idées que tout mon harem de Muses. J'étais justement en panne d'inspiration, devant ma page blanche. Et le Ciel soit loué, ainsi que le facteur, d'avoir mis dans mes mains votre nouvelle lettre.

 

Alors, comme ça, l'air de rien, tout en jouant les sainte-nitouche, vous avez dévoré assez de pages de notre pavé pour ressentir à nouveau le besoin irrépressible de m'en faire un petit compte-rendu.

Un vrai délice pour mon esprit, que de lire vos lignes, dont chaque phrase déclenche chez moi l'hilarité que nos délires n'ont pas été capables de déclencher chez vous.

 

Car, vous l'ignorez peut-être, mais le sens comique qui se dégage de votre lettre enchante mes neurones. Autant qu'une caricature réussie. Vous venez d'inventer un nouveau genre : l'auto caricature.

 

Dans l'intro, vous me passez une admirative pommade (je me suis senti Chateaubriand l'espace de trois lignes), pommade qui fait place aussitôt à votre arme de prédilection : le goupillon à vitriol.

 

Mais vous le maniez avec tellement d'acharnement, qu'on en oublie la férocité pour n'en garder que le ridicule.

 

Je ne reviendrai pas sur vos réflexions outragées à propos de lubriques courgettes, sot-l'y-laisse évocateur ou autres explosifs Tabasco. Nos recettes, avec leur garniture de délires variés, ce sont des mets de choix, mais que seuls les esprits ouverts sont capables de digérer. La constipation intellectuelle est incompatible avec la dégustation de nos menus.

 

Que vous vous offusquiez de nos propos à ne pas mettre entre tous les yeux, soit, c'est votre droit. Mais je vous interdis d'interdire aux gens normaux de venir se fendre la pêche. La vie est trop courte, ce n'est pas la peine de se la pourrir avec Bonjour-tristesse.

 

Si vous avez déjà vu le loup, j'ai du mal à comprendre votre attitude de vierge effarouchée. Si vous ne l'avez jamais vu...je ne peux que vous plaindre.

 

Je me demande même si je ne vais pas vous embaucher comme public relations en chef : c'est que vos tirades épistolaires, qui vont être lues par quelques dizaines-centaines-milliers(?) d'humains, sur mon blog, risquent d'attiser la curiosité (maladive, comme toute curiosité) de quelques dizaines-centaines-milliers(?) d'acheteurs potentiels.

 

Si ça se trouve, votre goupillon au vitriol va se convertir en eau bénite pour le lancement de notre bouquin. Et Harry Potter et les autres n'ont qu'à bien se tenir : on va tous les détrôner.

 

Tiens, pour un peu, si je ne me retenais pas. Et puis, merde (oh, pardon), au diable les convenances, je ne me retiens pas : je vous embrasse.

 

Attendez un peu avant de jeter notre bébé avec l'eau de son bain.

Pour peu qu'en lisant encore quelques pages vous y preniez goût...

 

La première bière semble toujours trop amère, et certaines nuits de noces se révèlent décevantes. Mais, quand on insiste, on arrive à trouver ça bon. Ainsi soit-il pour "Les Bouffons de la Bouffe".

 

Je rêve déjà de voir la première ligne de votre prochaine lettre (car, j'en suis certain, il y aura une prochaine) :

 

"Vous aviez raison, Monsieur Juan. J'ai insisté, insisté et puis tout d'un coup, ce fut comme une révélation, mon esprit s'est ouvert aux vôtres. Et maintenant, J'ADOOOORE. Ce n'est pas compliqué, j'en ai fait mon livre de chevet. Merci"

 

Citation de la fin : "Y los sueños, sueños son" (Calderón de la Barca)

Hasta luego.

 

Monsieur Juan

 

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M
<br /> <br /> Deliciosa respuesta que esta nueva carta à Esisa n° 2. <br /> <br /> <br /> Feliz noche Senor Juan.<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> TOC TOC BONJOUR Y A T IL QUELQU'UN DANS CET ASILE ???????<br /> <br /> <br /> TTant de bruits, après tant de silence, ...Ce matin, j'ai enfin pu commander votre ouvrage cher ami...je vais pouvoir enfin me nourrirde vos élucubrations... et me porter mieux, puisque<br /> le rire est salutaire à tous..<br /> <br /> <br /> bonne continuation,  bises<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Vingt diou ! ALI , tu pourrais quand même causer françois jusqu'au dernier mot ! T'as pas traduit la sentence de ce gentillhomme espagnol, juste les mots de la fin qui couronnent ton brillant<br /> discour ! C'est du malin plaisir ou de l'étourderie ?...... Pour ce qui est de mon blog, je m'absente du 12 mai au 3 Juin, je serais à Paris, mais je pourrais visiter les blogs des amis certains<br /> soirs. J'ai pas mal d'occupations qui relèguent la muse dans un petit coin sombre de mes tortueuses pensées.... A plus bel hidalgo ! AMITIE. Jeansanterre.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Là, c'est du TREEEEEES GRAND ALI. (égal à lui même)<br /> <br /> <br /> Tout ça va finir en supernovae<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Oh la belle bleue !<br /> <br /> <br /> Oh la belle verte !<br /> <br /> <br /> Oh le bouquet multicolore !<br /> <br /> <br /> Oh non, pas encore le bouquet final, on en veut plus ... encore encore encore ...(comme disait ma 28ème amante de ma période pré-adolescente)<br /> <br /> <br /> <br />
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